Généralités
Cette intervention consiste à modifier le volume et la forme du sein par la mise en place d’une prothèse mammaire. Cette prothèse est constituée d’une enveloppe et d’un produit de remplissage. L’enveloppe est dans tous les cas constituée d’un élastomère de silicone. La surface des prothèses peut être lisse ou texturée (rugueuse), parfois avec du polyuréthane. Le contenu des prothèses peut varier. Les prothèses en liquide physiologique contiennent du sérum physiologique (eau salée). Les prothèses en silicone sont préremplies de gel de silicone. Elles assurent au palper du sein une souplesse proche d’une consistance naturelle. Les gels de silicone utilisés sont plus ou moins cohésifs. La cohésivité limite la persipiration c’est à dire la transpiration du gel à travers la paroi, source possible de coque. Elle évite, en cas de rupture, la diffusion du silicone. Certaines prothèses en silicone peuvent être recouverte d’une mousse de polyuréthane qui va être intégrée dans les tissus environnants. Elles procurent donc une forme ‘d’accroche’ tissulaire et réduit le taux de coque rétractile. L’innocuité du polyuréthane est aujourd’hui clairement admise. D’autres prothèses peuvent être remplies d’hydrogel, gel aqueux, homologué depuis 2005, composé en grande partie d’eau gélifiée par un dérivé de cellulose. Cet hydrogel est totalement résorbable par l’organisme en cas de rupture de l’enveloppe et s’approche donc au niveau du toucher de la consistance naturelle du sein que le liquide physiologique. La forme de la prothèse : celles-ci peuvent être rondes ou en gouttes (anatomiques). Le choix se fera en fonction de la forme du sein, du désir de la patiente et du chirurgien. Toutes les prothèses implantées en Belgique doivent avoir le marquage CE (communauté européenne) et donc remplir un cahier des charges bien précis. Nous utilisons les prothèses en sérum physiologique et silicone de la marque Sebbin, les prothèses enrobées de polyuréthane de la marque Polytech et les prothèses en hydrogel de la marque d’Arion.
La position de la prothèse
La prothèse pourra être implantée au-dessus du muscle pectoral, si l’épaisseur des tissus de couverture (tissus au-dessus de la prothèse) est suffisante. Cette localisation est la plus naturelle, notamment dans les mouvements. Si les tissus de couvertures sont de faible épaisseur (patiente mince), la prothèse sera localisée sous le muscle pectoral. Cette localisation sous musculaire permettra de couvrir la partie supérieure de la prothèse, et rendra la forme plus anatomique du sein. Le choix de la position de l’implant dépendra de la patiente et du chirurgien plasticien. L’allaitement sera possible en cas d’augmentation mammaire simple, pas en cas de mastopexie (càd de lifting de poitrine avec une cicatrice en ancre marine).
- 1ère consultation
-
Lors de cette première consultation, après avoir pris connaissance de vos antécédents médicaux, chirurgicaux, allergiques et vos médicaments pris tous les jours, nous réaliserons une simulation d’augmentation par VECTRA. Cette simulation permettra de définir l’implant, sa forme, son volume et son positionnement (devant ou derrière le muscle). Ce procédé vous permettra d’apprécier l’augmentation sur des images 3D. Vous recevrez des informations précises sur le type d’implant utilisé et les complications éventuelles de cette intervention. Une mammographie vous sera demandée dans les 6 mois qui précèdent l’intervention.
- 2ème consultation :
-
Nous vous laisserons un delais de réflexion de 15 jours minimum pour vous revoir en consultation. Nous répondrons à vos différentes questions, confirmeront le choix de l’implant mammaire et son positionnement. Toutes les démarches administratives seront effectuées lors de cette deuxième consultation (consentement, prescriptions médicamenteuses, précautions et devis).
- Le jour de l’opération :
-
Vous arriverez à la clinique (Botaclinic) à jeun depuis minuit. L’anesthésiste vous aura donner des instructions adaptées à votre cas. L’intervention s’effectuera sous anesthésie générale SANS curarisation et durera 1h au total pour une augmentation mammaire simple. L’hospitalisation ne sera que de quelques heures (hospitalisation de jour). Il n’y aura pas de drains, sauf avis contraire. Une anesthésie locale sera effectuée pendant l’intervention et réduira très nettement l’inconfort au réveil. De la colle sera appliquée sur la cicatrice, celle-ci vous permettra de prendre une douche le lendemain de l’intervention. Le soutien-gorge mis en place devra être porté entre 3 et 6 semaines après l’opération. Un document reprenant les instructions postopératoires vous sera remis avant votre retours à domicile.
Consultations postopératoires
Nous vous reverrons en consultation après une semaine pour s’assurer de la bonne évolution et répondre à vos questions. Nous vous reverrons chaque semaine jusqu’à évolution normale. La colle s’enléverra après 3 semaines. Le résultat définitif sera atteint après 1 à 2 ans d’évolution.
Cicatrices
La cicatrice se fera préférentiellement par voie sous mammaire (c’est à dire dans le pli du sein). Dans certains cas de ptose du sein, une mastopexie (càd lifting de la poitrine) sera proposé dans le même temps opératoire, et la cicatrice pourra avoir la forme d’une ancre marine.
Complications possibles
Les complications les plus importantes et les plus fréquentes vous serons expliquées en consultation. En voici quelques unes (complications inhérentes au geste chirurgical mammaire) :
- Epanchement, infection
- Hématome
-
l’accumulation de sang autours de la prothèse est une complication précoce pouvant survenir au cours des premières heures. Selon son importance, une reprise au bloc opératoire pourra être effectuée pour évacuer le sang et arrêter le saignement
- Epanchement séreux
-
une accumulation de liquide lymphatique autours de la prothèse est un phénomène assez fréquent dans les suites opératoires. Il se traduit par une augmentation du volume du sein et disparaît spontanément et progressivement.
A distance de l’intervention (après plusieurs mois), un sérome doit impérativement vous amener à consulter votre chirurgien plasticien. - Infection
-
rare après ce type de chirurgie, cette complication exceptionnelle peut justifier le retrait de l’implant transitoirement.
- Nécrose cutanée
-
elle est consécutive au manque d’oxygénation tissulaire dû à une insuffisance d’apport sanguin localisé, surtout provoqué par un tabagisme excessif du patient avant l’intervention. Cette nécrose cutanée au niveau de la cicatrice peut exposer la prothèse et justifier une réintervention.
- Anomalie de cicatrisation
-
provoquant des cicatrices élargies, rétractiles, adhérentes, hyper ou hypopigmentées, hypertrophiques voire exceptionnellement chéloïdes.
- Altération de la sensibilité
-
Elles sont fréquentes dans les premières semaines et finissent par régresser la plupart du temps
- - Galactorrhée/ Epanchements lactés
Complications spécifiquement liés aux implants
- Formation de ‘plis’ ou aspect de ‘vagues’
-
Il est possible que l’enveloppe des prothèses se plissent et que ces plis soient perceptibles au toucher, voir même visibles sous la peau dans certaines positions. Ce phénomène est plus fréquent avec les implants remplis de liquide physiologique qu’avec le gel de silicone, et survient surtout chez des patientes minces. Une intervention de lipomodelage (injection de graisse) pourra dans certains cas résoudre le problème.
- Coques
-
La réaction normale et constante de l’organisme en présence d’un corps étranger, est de l’isoler des tissus environnants en constituant une membrane hermétique qui va entourer l’implant, appelée ‘coque rétractile’. Dans la majorité des cas, cette coque est fine, souple et imperceptible, mais il arrive que la réaction s’amplifie et que la coque s’épaississe, devienne fibreuse et se rétracte en comprimant l’implant.
Cette fibrose rétractile est parfois secondaire à un hématome ou une infection, mais la plupart du temps sa survenue reste imprévisible, résultant de réactions organiques aléatoires. Le choix de la texture de l’enveloppe est important dans l’apparition des coques rétractiles. Les prothèses recouvertes de polyuréthanes peuvent être une solution en cas de coques récidivantes. - Rupture
-
La technologie de fabrication évoluant constamment pour améliorer la qualité des implants permettent d’augmenter leur longévité. Une perte d’étanchéité de l’enveloppe peut survenir à terme, soit par porosité, soit microfissures, voire de véritables brèches. Dans tous les cas, il en résulte une issue possible du produit de remplissage de la prothèse, avec des conséquences différentes selon la nature du contenu :
La rupture de l’implant impose un changement de celui-ci.
Un contrôle mammographique et échographique est conseillé à une fréquence de 1x tous les deux ans. En cas de doutes, une Résonnance Magnétique Nucléaire (IRM) sera réalisée.
- Avec le sérum physiologique, on assiste à un dégonflement plus ou moins rapide de l’implant. Le liquide physiologique étant complément résorbé par l’organisme.
- Avec l’hydrogel de cellulose : une rupture de l’implant sera suspectée si le sein gonfle subitement pendant quelques jours avant de retrouver un volume normal. L’hydrogel étant complétement résorbable, le contenu sera absorbé par l’organisme et sera sans conséquence.
- Avec le gel cohésif de silicone : le contenu va rester au sein de l’enveloppe malgré la brèche. Cette rupture pourra entrainer une coque rétractile, mais peut aussi rester sans conséquence et passer totalement inaperçu. Dans certains cas devenus beaucoup plus rares (notamment par la meilleure cohésitivité des gels actuels), on peut assister à une pénétration progressive du gel dans les tissu environnants (siliconomes).
- Malposition, déplacement
-
un mauvais positionnement ou un déplacement secondaire des implants, peuvent parfois justifier une correction chirurgicale.
- Rotation
-
Le pivotement d’une prothèse anatomique est théoriquement possible et peut affecter le résultat esthétique de la poitrine
- Sérome tardif péri-prothétique
-
Dans de très rares cas, une accumulation liquidienne peut survenir tardivement autours de la prothèse. Un tel épanchement tardif, a fortiori s’il est associé à d’autres anomalies cliniques du sein, impose de faire réaliser un bilan sénologique auprès d’un radiologue spécialisé pour réaliser une ponction sous échographie à fin d’analyses. En cas de masse mammaire ou d’épanchement récidivant, une exploration chirurgicale permettra une analyse de la capsule péri-prothétique afin d’éliminer un très exceptionnel Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules associé aux implants mammaires (BIA-ALCL). Cette complication rarissime se rencontre avec tous les types d’implants (enveloppes et contenus).